Elsevier

Annales de Chirurgie

Volume 130, Issue 9, October 2005, Pages 581-583
Annales de Chirurgie

Fait clinique
La mutation du gène MDR3 : une cause rare de cholestase familialeThe MDR3 gene mutation: a rare cause of progressive familial intrahepatic cholestasis (PFIC)

https://doi.org/10.1016/j.anchir.2005.05.008Get rights and content

Résumé

Un homme de 47 ans avec antécédent familial de cholécystectomie dans toute sa fratrie, était vu pour colique hépatique et cholestase persistantes 12 ans après une cholécystectomie. Les explorations génétiques ont révélé une mutation du gène MDR3. Un traitement par l'acide ursodésoxycholique a permis de faire régresser tous les symptômes. La mutation du gène MDR3 est à rechercher dans tout contexte de cholestase familiale.

Abstract

A 47-year old man complained about persistant pain and cholestasis 12-years after a cholescystectomy. In his family, all his brothers and sisters had cholecystectomy. Genetic explorations revealed a MDR3 gene mutation. All symptoms disappeared with a treatment by ursodesoxycholic acid. MDR3 gene mutation is to be researched in all cases of familial cholestasis.

Introduction

La première observation de cholestase familiale a été décrite dans la maladie de Byler [1]. Les progrès récents de la biologie moléculaire ont permis d'élucider différents mécanismes génétiques. La mutation du gène MDR3 (multidrug resistance) en est la cause la plus fréquente [2]. Cependant, cette étiologie paraît méconnue, car dans la plupart des cas rapportés, le délai entre le début des symptômes et le diagnostic dépasse dix ans [3], [4], [5]. Il nous paraît donc important de rappeler le mécanisme et les manifestations de cette affection : c'est l'objectif de ce cas clinique.

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Observation

M. M. patient de 47 ans, était hospitalisé en septembre 2002, pour des douleurs itératives épigastriques d'évolution paroxystique. Le patient avait eu une cholécystectomie réalisée pour cette symptomatologie, 12 ans auparavant, sans amélioration de la clinique. L'analyse anatomopathologique de la pièce opératoire montrait une cholécystite chronique superficielle et ne retrouvait pas de calcul intravésiculaire.

À l'examen, il existait une sensibilité du creux épigastrique. Le bilan biologique

Discussion

La protéine MDR3 est une protéine de la membrane du canalicule biliaire. Son rôle permet la sécrétion dans la bile de la phosphatidylcholine (phospholipide majoritaire de la bile) à partir de la membrane du canalicule biliaire [6]. La mutation MDR3 entraîne donc un défaut d'excrétion des phospholipides dans la bile. Il en résulte d'une part la formation de micelles toxiques dépourvues de phospholipides et riches en acides biliaires, d'autre part la persistance de phospholipides dans la membrane

Conclusion

Les progrès de la biologie moléculaire ont permis d'élucider le mécanisme de plusieurs cholestases héréditaires. Trois phénotypes liés à des mutations du gène MDR3 ont été mis en évidence, la cholestase intrahépatique familiale progressive (CIFP), la cholestase gravidique à Gamma GT élevée et la lithiase intrahépatique (LIH) cholestérolique. Même s'il n'existe pas de corrélations génotype–phénotype bien établies, il semble que les mutations du gène MDR3 dans les formes homozygotes soient

Cited by (6)

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